Le dépistage de la malnutrition est désormais arrimé au protocole de prévention des lésions de pression du CIUSSS-EMTL qui implique plusieurs disciplines professionnelles. Cette nouvelle pratique, basée sur la coopération et la confiance interprofessionnelle, favorisera une gestion plus efficace des interventions nutritionnelles et une prise en charge plus efficiente de l’usager. Nous vous présentons donc ce projet qui constitue une source d’inspiration pour notre Centre d’excellence multidisciplinaire.
De gauche à droite : Valérie Gazemar, Linda Labelle, Amélie Lacroix et Nathalie Le Blanc
Un travail de collaboration
La malnutrition peut, malheureusement, occasionner une prolongation de la durée d’hospitalisation d’un usager et même diminuer ses chances de survie. « Avec la pénurie de personnel qui accable les milieux de soins, il importait de trouver une solution afin que le dépistage de la malnutrition reste une priorité dans l’organisation. C’est pourquoi nous l’avons arrimé avec le protocole de prévention des lésions de pression via l’échelle de Braden », explique Amélie Lacroix, conseillère cadre aux pratiques professionnelles en nutrition. Celle-ci travaille de pair avec Valérie Gazemar, conseillère cadre en soins infirmiers, volet soins de la peau et des plaies, qui demeure convaincue que la prévention des lésions de pression doit être au centre des soins pour tous les usagers et se retrouver dans toutes les missions de l’établissement. « En plus de la malnutrition, souvent engendrée par une alimentation pauvre en protéines, d’autres facteurs de risque, comme un niveau de mobilité faible, peuvent générer des lésions de pression », mentionne Valérie Gazemar. Le protocole a donc été rédigé avec la collaboration des conseillères cadre en ergothérapie (Nathalie Le Blanc), en nutrition (Amélie Lacroix) et en physiothérapie (Linda Labelle).
L’importance du transfert de connaissances
Lors d’une admission d’un nouvel usager en centre hospitalier ou en soins de longue durée, le corps infirmier doit procéder à l’évaluation de l’échelle de Braden dans les 24 à 48 heures suivant son admission. Via cette échelle de Braden pour la clientèle adulte, l’infirmière (ou l’infirmière auxiliaire qui avisera l’infirmière du résultat) procédera au dépistage de la malnutrition. Si l’échelle de Braden indique un score témoignant d’une nutrition pauvre ou inadéquate, le personnel infirmier demandera une consultation en nutrition par l’IPS ou le médecin et mettra rapidement en place des interventions préventives. Il ne faut pas oublier les préposés aux bénéficiaires (PAB) qui sont également de bons collaborateurs pour le dépistage de la malnutrition. « Les PAB et les familles sont souvent les yeux et les oreilles de plusieurs professionnels de la santé. C’est pourquoi la communication est primordiale afin de faire de cette nouvelle pratique un succès », ajoute Amélie Lacroix. Le dépistage de la malnutrition constitue une norme nationale pour les centres hospitaliers et bientôt pour les CHSLD. Afin de faciliter l’implantation de cette nouvelle pratique en janvier 2023 et pour favoriser le partage des connaissances, une formation sera offerte sur l’ÉNA au personnel infirmier. Une capsule d’information sur l’intranet sera également disponible pour les PAB.
Des retombées positives pour les intervenants et les usagers
Cette nouvelle pratique permettra également de mieux répartir les effectifs et de mieux cibler les interventions. « C’est un incroyable travail multidisciplinaire favorisant la coopération entre les différents professionnels impliqués », conclut Valérie Gazemar.