Voilà plus de 15 ans que Rosangela Chiarappa pratique la psychologie au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. À l’Hôpital Santa Carbini Ospedale, elle déploie son expertise bienveillante auprès d’une variété d’usagers, dont ceux qui souffrent d’un cancer, d’une maladie chronique ou sont en fin de vie.
À l’occasion du Mois de la psychologie, elle nous ouvre les portes de son univers en se prêtant à l’exercice des questions-réponses.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours de psychologue ?
Ayant une fibre entrepreneuriale, j’ai longuement réfléchi à travailler dans le monde des affaires. Ce qui m’a finalement fait pencher pour la psychologie, c’est que j’ai sincèrement à cœur d’aider les gens. À la sortie de mes études, j’ai débuté ma carrière en psychologie industrielle, en travaillant auprès d’organisations.
Dans ma pratique privée, il manquait à ma motivation de travailler en équipe, en interdisciplinarité. Voilà ce qui m’a orientée vers le monde hospitalier. Je suis d’origine italienne ; c’est la raison pour laquelle je suis ici, à Santa Cabrini. Je veux aider ma communauté en participant à déconstruire les stéréotypes qui existent en son sein face à la santé mentale.
Quel est votre rôle auprès des usagers de Santa Cabrini ?
J’ai l’opportunité de travailler dans plusieurs équipes, notamment auprès des personnes qui vivent avec un cancer ou une maladie chronique. J’aide les patients à gérer l’incertitude, l’anxiété, la colère et tout ce qu’ils peuvent vivre. C’est humain de vivre plein d’émotions face à une maladie potentiellement mortelle ou une maladie qui nous suit jusqu’à la fin de nos jours.
Je travaille également sur l’unité des soins palliatifs où j’accompagne les patients en fin de vie. Je les aide à affronter la perte d’identité qu’ils peuvent vivre, dans la préparation des adieux ou en tant que médiatrice dans la résolution de conflits familiaux, par exemple. Le soutien offert aux proches fait partie intégrante de l’offre en soins palliatifs. Avant même le décès de l’être cher, certains membres de la famille sont en pré-deuil et ont besoin de mon accompagnement. Si j’ai l’humilité de savoir que je ne peux pas tout régler avant le décès, j’ai la volonté d’améliorer la qualité de vie des usagers jusqu’à leurs tout derniers jours.
Pouvez-vous nous parler de votre approche ?
Je travaille selon une approche intégrative, c’est-à-dire que je m’adapte à la personne qui est devant moi. On peut tous vivre une même situation en ayant des réactions complètement différentes. En tant que psychologue, il faut avoir beaucoup de créativité pour s’adapter et coconstruire quelque chose avec l’usager, lui qui est l’expert de sa propre vie.
Dans ma pratique en soins palliatifs, je valorise aussi beaucoup le silence qui peut indiquer tant de choses : une période de réflexion, de l’anxiété, un bouleversement… Si on a tendance à être mal à l’aise avec le silence, on peut très bien le voir comme un soin. Certaines personnes ont seulement besoin d’une présence, qu’on soit à leurs côtés pendant qu’elles explorent leur monde intérieur.
Auprès de la communauté italo-montréalaise, Rosangela fait une réelle différence. Par son implication dans le soutien et la formation du personnel de notre CIUSSS-EMTL, notamment dans le Groupe interdisciplinaire de soutien pour l’aide médicale à mourir, c’est aussi au sein même du réseau de la Santé et des Services sociaux qu’elle laisse sa marque.
En ce Mois de la psychologie, pour son dévouement sans pareil, nous adressons nos sincères remerciements à Rosangela !