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Centre intégré universitaire de santé
et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

À savoir

Nos professionnels en action - santé mentale

Image invitant le public à découvrir les finalistes au Prix d'excellence multidisciplinaire

Que les équipes soient lauréates ou non, les Prix d’excellence du Centre d’excellence multidisciplinaire (CEM) nous ont permis de découvrir des réalisations impressionnantes et touchantes. Découvrez un aperçu de deux projets finalistes tout en apprenant plus sur l’apport des membres du conseil multidisciplinaire.

L’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (IUSMM) regorge de projets pour assurer des soins et services de qualité et adaptés aux réalités des usagers. Aujourd’hui, découvrons le travail de quelques-uns de nos professionnels en santé mentale!

Réinventer les pratiques en ressources d’hébergement : Une réponse à la pénurie de personnel spécialisé

Face à la pénurie de main d’œuvre qui touche le réseau de la santé, les ressources d’hébergement transitoires du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal ont repensé leur organisation pour, non seulement répondre aux besoins complexes des usagers hébergés mais aussi, maintenir des services de qualité. 

Les 14 ressources en établissement (RE), dont fait partie les quatre ressources transitoires, regroupent autant les foyers de groupe réguliers ou en géronto-psychiatrie et les appartements supervisés. Ces ressources offrent des soins et services 24 h / 7 j à des usagers ayant des troubles de santé mentale sévères et persistants avec comorbidités. Toutefois, plus de 40 % des postes d’éducateurs spécialisés demeurent vacants : une redistribution des rôles et un transfert de connaissances est donc nécessaire pour assurer la continuité des services. Traditionnellement, les éducateurs spécialisés assumaient la majorité des responsabilités en réadaptation. Aujourd’hui, leur rôle se transforme et permet d’offrir du soutien clinique à d’autres intervenants, comme les auxiliaires en services de santé et sociaux (ASSS). Cela permet de bonifier le travail en équipe pour toutes les tâches connexes qui peuvent être effectuées par d’autres intervenants que les éducateurs.

Cette transformation de l’organisation du travail montre des résultats positifs. Du côté des usagers, ceux-ci bénéficient d’un suivi éducatif structuré et des interventions adaptées qui favorisent leur rétablissement et leur autonomie. Quant au personnel, les tâches sont mieux réparties, leur satisfaction à l’égard de leur travail est accrue et ils développement des compétences en intervention. Cette approche innovante permet de préserver les pratiques de réadaptation intensive tout en répondant aux défis de la pénurie. Elle valorise la collaboration interprofessionnelle et assure la continuité des soins pour les usagers.

En s’adaptant aux contraintes actuelles, les ressources d’hébergement démontrent qu’une organisation agile et collaborative peut transformer une crise en opportunité. Ce projet illustre comment maximiser les compétences disponibles tout en maintenant des standards élevés de qualité. Ce projet constitue un modèle inspirant pour d’autres secteurs confrontés à des enjeux similaires.

Nos professionnels en actions

Membres de l’équipe

  • Les équipes interdisciplinaires de la RET Fleury, RTT 428, Ste-Claire et Relance comprennent des ASSS, des infirmières auxiliaires, des éducateurs, 1 infirmière et 1 responsable d’unité de vie par ressource et 1 spécialiste en activités cliniques.
  • Marie-Eve Lévesque, Cheffe de service et Alberto Calderon, Coordonnateur à l’hébergement.

Qu'est-ce qu'un éducateur spécialisé?

L’éducateur observe et apprécie le fonctionnement des usagers hébergés autant en termes de forces qu’au plan des défis. En fonction de ces derniers, des plans d’interventions sont mis en place afin de permettre le travail en équipe sur la réadaptation et le rétablissement. Il participe et supporte la transmission des connaissances et meilleures pratiques.

Qu'est-ce qu'un responsable d’unité de vie?

Il s’assure du bon fonctionnement et des suivis rigoureux du SIH. Il anime la répartition des tâches pour chacun des titres d’emplois.

Créer un espace de discussion adapté sur la toxicomanie en psychiatrie légale : une initiative axée sur l’ouverture et la réduction des méfaits

Depuis son ouverture au printemps 2019, l’unité de psychiatrie légale a accueilli des usagers présentant des problématiques de concomitance complexes, où la toxicomanie constitue un facteur significatif de risque de violence ou de récidive criminelle. Malgré l’importance de cet enjeu, la majorité des usagers ne sont pas admissibles à des suivis individuels spécialisés en dépendance. Les raisons incluent une absence d’autocritique, un manque de connaissances de base sur la toxicomanie et une faible motivation à modifier leurs habitudes de consommation.

Ces défis sont exacerbés par des profils de personnalité complexes (antisocial, narcissique, cluster B, etc.) et des restrictions légales, telles que l’interdiction de consommer ou des limites pour les sorties hors de l’unité. Ces contraintes ont un impact négatif sur la construction de l’alliance thérapeutique entre les usagers et les équipes traitantes. Par conséquent, les tentatives d’implanter des thérapies structurées existantes se sont avérées inefficaces, révélant le besoin d’une approche spécifique et adaptée à cette clientèle unique.

L’objectif principal de cette initiative est de concevoir un groupe de discussion thérapeutique sur la toxicomanie, spécifiquement adapté aux besoins cognitifs, motivationnels et légaux des usagers en psychiatrie légale. Intitulé « Groupe de discussion sur la consommation », ce programme se distingue par sa flexibilité et son approche basée sur la réduction des méfaits. Le programme est composé de deux volets : comprendre la toxicomanie (15 séances) et stimuler le changement (20 séances). Chaque séance vise des objectifs spécifiques et intègre des outils interactifs pour favoriser l’apprentissage et les échanges.

La participation élevée et l’engagement croissant des usagers ont contribué à l’efficacité du programme. Les usagers, initialement réticents ou en retrait, deviennent progressivement plus actifs dans les discussions, grâce au format informel et libre de jugement. De plus, les discussions thématiques permettent un apprentissage mutuel; elles favorisent une dynamique positive entre participants, même lors de sujets délicats. Au fil des séances, les usagers développent une meilleure compréhension de leur consommation, ce qui favorise une introspection et une prise de conscience utiles pour leur réadaptation. 

Le Groupe de discussion sur la consommation constitue aussi une porte d’entrée pour identifier les besoins spécifiques des usagers. Les participants qui démontrent une motivation accrue ou des besoins spécifiques peuvent être dirigés vers des programmes plus poussés en collaboration avec le Centre de réadaptation en dépendance (CRDM). Enfin, le programme s’inscrit dans une démarche évolutive : il s’appuie sur une rétroaction continue des participants, recueillie par le biais de formulaires d’appréciation. Ces retours permettent d’ajuster dynamiquement le contenu et l’animation des séances pour répondre aux besoins des usagers.
En résumé, le Groupe de discussion sur la consommation crée un espace sécuritaire et adapté, où les usagers peuvent non seulement enrichir leurs connaissances sur la toxicomanie, mais aussi amorcer un processus de changement motivé et soutenu. Ce projet novateur démontre que l’adaptation des pratiques aux spécificités des usagers peut transformer des défis complexes en opportunités de rétablissement.

Nos professionnels en actions 

Membres de l’équipe 

  • Sophie Mongeon, travailleuse sociale
  • Christine Yacoub, psychoéducatrice et SAC
  • Jeanne-Marie Allard, cheffe de service

Aux fins de ce projet, Sophie Mongeon, travailleuse sociale, assure la responsabilité du développement conceptuel et du contenu, comprenant l'élaboration des outils d'animation ainsi que la conception des cahiers destinés aux participants et aux animateurs, en plus de superviser l'animation des groupes. Pour sa part, Christine Yacoub, psychoéducatrice, est en charge de la mise en page et de la présentation du contenu, incluant les cahiers des participants et des animateurs, les outils d'animation ainsi que les références bibliographiques.